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Abstract

Cet article examine la figure paternelle dans trois récits de la vie des saints, La Vie de Saint Alexis, « Sainte Marine » et « Sainte Euphrosine » dans Le Livre de la Cité des Dames, de Christine de Pizan. Les pères respectifs des saints incarnent certaines attentes sociales et familiales, ils exercent notamment sur leurs enfants une pression pour qu’ils se marient. Les contraintes ne sont pas les mêmes selon le genre des saints : alors que la piété d’Alexis l’empêche de convoler, l’oppression sociale se déplace vers celle du genre pour nos hagiographies au féminin. Par exemple, le travestissement est la seule alternative au mariage qui s’offre à Euphrosine. Les personnages se libèrent cependant du joug paternel au fur et à mesure que les textes se rendent hommage. En effet, des motifs récurrents entre les différents textes, notamment, celui de la lettre disposée dans la main du saint, signalent, à l’échelle macroscopique, une certaine parenté littéraire entre les textes. Ce lien permet de faire basculer l’hégémonie sociale et paternelle au profit d’une légitimation de la sainteté.

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